La préparation du départ

C'est une fois que l'on est sélectionné que le gros des préparatifs commence. 
L'IPEV commence par nous envoyer un dossier avec plein d'informations sur l'Antarctique: conditions climatiques, vie sur la base, ... Et avec ça tout un dossier administratif à compléter et renvoyer au plus vite.

 
Dossier fourni par l'IPEV

Jointes au dossier, des informations complémentaires fournies par la TA68, l'équipe actuellement en poste à Dumont d'Urville. Leurs conseils sont précieux car ils nous apportent un retour d'expérience sur le matériel utile là-bas et la préparation des bagages.

Ce qui nous amène à la deuxième étape de la préparation au départ: le remplissage des malles.
En effet, chaque hivernant a le droit d'envoyer 3 malles de maximum 40kg. Concept simple au premier abord, il s'avère que c'est en réalité un vrai casse-tête! 
Il faut en premier lieu trouver nos malles. Et c'est le premier challenge! On peut en trouver en magasin de bricolage ou dans certaines grandes surfaces. Mais les prix sont assez élevés et la solidité parfois douteuse. Eh oui, il ne faut pas oublier que ces malles vont voyager dans un conteneur pendant 2 à 3 mois, subir des variations de température assez fortes, peut-être être en contact avec de l'eau de mer (qui ne fait pas bon ménage avec le métal). Donc si l'on souhaite que ce qui est à l'intérieur ne soit pas abimé et que les malles soient en état de faire le trajet de retour 1 an plus tard, mieux vaut prendre du solide! Et c'est soudain plus difficile à trouver...
S'engage alors un marathon des brocantes et autres magasins de destockage. Je finis par trouver les 3 malles souhaitées pour le prix de 1 à 2 neuves. Après quelques coups de marteau pour redresser la tôle cabossée et une couche de peinture fraiche, elles sont comme neuves!

Deux des malles (sur 3)

Maintenant reste à décider quoi mettre dedans. Facile: de quoi s'habiller, se laver et s'occuper pendant 1 an. 
- S'habiller c'est facile. 
Les vêtements spéciaux pour le froid sont fournis par l'IPEV et nous attendrons sagement à notre arrivée sur le bateau. Reste les vêtements de tous les jours: sous-vêtements, t-shirts et pantalons. Rajoutons tout de même quelques vêtements de ski pour compléter la dotation.
Ah, il ne faut pas oublier que nous n'aurons nos malles qu'à l'arrivée à Dumont d'Urville (voire avec quelques semaines de retard), donc pensons à mettre de côté environ 10jours de vêtements pour le trajet en bateau depuis Hobart (Tasmanie).
- Se laver: ça c'est une autre histoire! 
Pas de magasin sur place pour racheter du savon ou du dentifrice. Du coup se pose une question existentielle: combien est-ce que j'utilise de savon, de shampoing et de dentrifrice sur 1 mois? Et internet reste plutôt muet sur ce point... Bon il n'y a qu'à faire un test, après tout nous avons 2 mois avant d'envoyer les malles à Brest!
Mais, dans le dossier fourni il est précisé que nous devons essayer de limiter l'importation de déchets car tout devra être rapatrié en Australie ensuite. Il est donc temps de penser écolo et zéro déchet. Et là internet regorge d'astuces!
  • Le pain de savon (ça va c'est déjà ce que j'utilise régulièrement)
  • Le shampoing solide (déjà testé en embarquement -> merci petite soeur!)
  • Le dentifrice en poudre ou en pastille (testons ça avant), 
  • La crème hydratante solide (bon là ça devient un peu extrême...). 
Ce qui est plutôt bien avec ces solutions c'est que ça pèse moins lourd que les versions liquides et c'est plutôt une bonne chose quand le poids des bagages est limité.
Rajoutons à tout ça quelques serviettes et gants de toilette, un peignoir pour le confort et le point hygiène est réglé!

Du savon pour au moins 13 mois

- Les loisirs et le confort
C'est à la fois le plus simple et le plus complexe. Simple dans le sens où l'on sait ce qu'on aime et compliqué dans le sens où l'on ne peut pas tout prendre.
L'élément le plus évident pour moi c'est l'accordéon! Et heureusement, j'en ai un électronique depuis l'an dernier (merci les embarquements avec voyage en avion!). 
Du coup il est moins encombrant que l'acoustique, moitié moins lourd et beaucoup moins fragile. 
L'accordéon spécial voyage

Et pourquoi ne pas prendre de quoi faire de l'escalade? Bon dehors il risque de faire un peu froid mais à l'intérieur il devrait y avoir moyen de s'installer une structure, non? Et puis pas question de laisser Concordia gagner sur ce coup 😁 
Le mur d'escalade de la station franco-italienne Concordia

Et quitte à se faire plaisir, autant amener ce qu'il faut pour résister aux longs mois d'hiver. Rien de tel qu'une bonne tasse de thé, quelques morceaux de chocolat devant un bon film le soir!
Tout ce qu'il faut pour un bon thé bien chaud

Par contre le chocolat ça n'est pas si facile. Ça périme beaucoup plus vite qu'on ne le pense! Et surprise: ce sont les tablettes de chocolat bio ou commerce équitable qui tiennent le plus longtemps.
Après avoir écumé tout le rayon du supermarché, être passée pour une folle devant certains clients et la caissière, j'ai de quoi survivre! 
16 tablettes aux parfums divers et variés

En rajoutant quelques livres, un disque dur rempli de films, séries et musique, on est plutôt bien.
N'oublions pas le matériel de camping pour les vacances en Australie au retour. Quitte à partir aussi loin autant en profiter!

Reste plus qu'à tout ranger dans les malles. Il faut que tout soit bien calé et protégé pour pouvoir résister au voyage par conteneur. Des cartons et des sacs poubelle devraient faire l'affaire. 
Ensuite, peser chaque colis, le numéroter et noter ce qu'il contient pour ne pas être perdu dans 3 mois lorsqu'il sera temps de remplir la valise pour l'avion et aussi lors de l'ouverture des malles à l'arrivée.
La pesée permet aussi de bien répartir les poids dans chacune ds malles pour ne pas dépasser les limites.



Et voilà, après environ 2 mois de réflexions, des aller-retours dans divers magasins, mes malles sont prêtes et déposées à l'IPEV. Elles prendront la mer mi-septembre et je devrais les retrouver mi-décembre à mon arrivée à Dumont d'Urville


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